I-can-see-you

Comme le titre ne l'indique pas, ici on parle de livres !

Dimanche 22 juillet 2012 à 21:49

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Résumé :

 
Un amant éconduit a offert à la ravissante Evie Piper «un présent aussi dur, aussi beau, aussi vide, aussi transparent» qu'elle, une coupe en cristal taillé. Mais quelle étrange malédiction pèse sur cette coupe? Merlin Grainger, un libraire new yorkais, est envoûté par une jeune femme «aux cheveux roux ombrés de violet» qui semble toujours surgir aux moments importants de sa vie pour semer le trouble. Qui est-elle vraiment? Le fantôme d'une vie rêvée ?
Deux nouvelles tendres et désenchantées dans l'Amérique des années folles.

Mon Avis :
 

          Je n'ai pas apprécié cette lecture plus que ça. J'ai attaqué la première nouvelle sans trop savoir à quoi m'attendre, on suit l'histoire d'Evelyn, jolie femme qui trompe son mari, et on suit le cours de sa vie. Dans un premier temps on ne sait pas trop pourquoi on lit, on se demande pourquoi l'auteur présente précisément ces événements, on se demande un peu où va l'histoire et on saisit quand on approche de la fin le fil directeur de l'histoire, à savoir la fameuse coupe en cristal. On est là à la limite du fantastique, j'ai bien aimé ce petit dénouement quand on comprend pourquoi la nouvelle s'est présentée de la sorte, mais bon rien d'extraordinaire non plus, je n'accroche pas plus que ça.

           Pour la deuxième nouvelle, La sorcière rousse, justement, je dois dire que j'ai encore moins accroché. Là aussi la vie d'un personnage se déroule devant nous, on nous présente les moments de la vie du personnage qui sont liés à l'apparition de cette fameuse sorcière, on se demande vaguement qui elle est mais je crois vraiment que le style de l'auteur n'a pas bien fonctionné sur moi. La chute est peu tombé à plat chez moi je trouve, bon en y réfléchissant un peu on peut peut-être y trouver quelque chose de poétique, mais rien d'affolant chez moi. Ces nouvelles n'ont pour moi rien d'extraordinaire, le style de l'auteur ne m'a pas emballé du tout, bref, la magie n'a pas pris, rien ne m'a enthousiasmé, c'est tout.(ça m'apprendra à acheter un livre parce que la couverture est jolie !)

 
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[01/06 à 10]

Vendredi 8 juin 2012 à 13:33

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Résumé : 

Véritable rituel, les vacances de printemps aux Etats-Unis marquent le passage à l'âge adulte pour les élèves de terminale, qui partent une semaine entre eux dans un cadre exotique.
Face à l'insistance de leur amie Terri, Anne et Michelle renoncent à une croisière dans les Caraïbes et optent pour les plages mexicaines. En dépit des mises en garde maternelles, Anne et Michelle acceptent d'aller visiter les ruines de Chichén Itzà en compagnie d'un inconnu... pour leur plus grand malheur.
Un roman aussi troublant que profond.

Mon Avis :

          Alors que j'étais partie depuis un bout de temps pour lire Rêves de garçons de Laura Kasischke, je n'ai trouvé que La Couronne verte au magasin. Finalement grand bien m'a pris de l'acheter quand même, parce que je l'ai trouvé tout à fait envoûtant.

        La Couronne verte c'est l'histoire de deux filles (en fait elles sont trois, mais la troisième n'a aucune importance au niveau du scénario et est reléguée au rang de potiche de l'histoire) qui partent fêter la fin du lycée au Mexique. Leur but ? Bronzer, rencontrer des garçons, boire (non ne fermez pas la page tout de suite, c'est plus intéressant après) car justement, l'intérêt du livre c'est que les deux héroïnes sont tous sauf des écervelées (c'est ce qu'on pourrait craindre en lisant le résumé, il faut l'avouer), ce sont des filles pleines de craintes, de manques, de quêtes personnelles. L'auteur nous familiarise dès le début du roman avec le caractère des héroïnes avec une narration tantôt à la première personne pour l'une, à la troisième pour l'autre, fait intriguant au prime abord, mais qu'on commence à comprendre vers la fin du livre. Les anecdotes distillées sur leur vie passée sont très intéressantes et mettent en place des personnages au caractère très riche, à qui on s'attache sans difficulté. Si vous craignez que les pensées rapportées des filles soient du genre « mon bronzage est tip-top » rassurez-vous, La Couronne vert n'a rien à voir avec une histoire destinée à un public jeune, c'est un drame, l'immersion dans l'esprit tourmenté des jeunes filles est imminent grâce à l'écriture de Laura Kasischke qui sait mettre en place une atmosphère des plus particulières.

        En effet, dès leur arrivée à leur lieu de vacances, les héroïnes sont frappées par la superficialité et le manque de sens évident du comportement de leur semblables (en gros la grosse teuf d'abrutis sur la plage) alors que le paysage mystique, magique, ancestral de leur lieu de vacances les submerge. J'ai beaucoup aimé ce passage (ça ne vous est jamais arrivé de déplorer le comportement de moutons de vos congénères et de leur préférer la solitude, le contact avec la luxuriante, puissante nature?) C'est ce qui arrive aux héroïnes, qui délaissent l'absurdité du monde réel pour se plonger dans les ruines mayas. L'histoire est en fait doublée d'une quête d'identité pour Michelle, l'une des héroïnes, qui n'a pas de père, et beaucoup de métaphores sont faites entre ce qu'elle ressent et ce qu'elle entrevoit de la nature sauvage. La nature a d'ailleurs un rôle puissant dans ce livre : forte, libératrice, dangereuse aussi, elle est ce qui bouleversera le destin des personnages. Il est difficile de saisir le sens profond de ce livre. Rejet de la société moderne américaine, recherche de ses racines, sont les aspects les plus importants je pense, même si une seconde lecture est souhaitable à mon avis pour mieux saisir l'enjeu de ce qui se passe vraiment.

         Vous raconter l'histoire plus précisément sans tout gâcher serait chose difficile, car tout repose sur un retournement de situation : comme le dit le résumé, les deux jeunes filles partent à l'aventure avec un inconnu, à leur plus grand malheur, je rajouterai seulement : pas dans le sens où vous le croirez. Dans La Couronne verte, les ennemis ne sont pas ceux qu'on croit. Les personnages sont très crédibles, désireuses d'être prudentes et en même temps de s'amuser, indécises, fragiles, profondes, elle sont très attachantes (j'ai d'ailleurs trouvé amusant que sur les trois personnages, l'une soit tout à fait relayée à l'écart et décrite comme la plus superficielle, comme si elle avait aucun autre rôle utile dans le bouquin que de faire la potiche). Les situations vécues par les filles sont elles saisissantes de vérité, la sensation dans un endroit où on ne se sent pas à sa place, la peur face à un agresseur, l'hébétude devant un lieu sacré.

         Le livre est court, le style de Laura Kasischke se lit très aisément, il est fluide avec des phrases assez courtes, les chapitres le sont également ce qui fait qu'on les enchaîne, et lâcher le bouquin avant la fin est très difficile. Ce que ce livre a de particulier, c'est cet espèce de mystère, de sens caché qui nous reste sur la conscience une fois qu'on a terminé le livre. Les faits ont beau être élucidés, on a la sensation de quelque chose de beaucoup plus profond, l'appel de la nature, l'auteur a une écriture assez énigmatique, très onirique aussi, d'ailleurs pour certains chapitres on a du mal à distinguer ce qui relève du rêve ou de la réalité.


        Ce livre était pour moi le premier de Laura Kasischke et je n'hésiterai pas à en reprendre un autre prochainement, alors si vous êtes tentés, surtout lancez-vous.

 
 

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