Résumé :
451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume.
Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif. Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable.
Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.
Mon Avis :
Et ben les chroniques ça s'accumule ce soir ! J'espère la faire bien, les paupières commencent à tomber, mais j'aime pas commencer un livre sans avoir chroniqué le précédent, donc je vais essayer de faire ça bien. Bref.
Bon de toute façon ça va pas être long : je n'ai pas aimé plus que ça. (« Quoi ? Tu n'as pas aimé Fahrenheit 451, ce chef d'oeuvre dystopique? », oui quand la nuit tombe je m'auto-agresse, bref). Pour vous faire un court speech : dans une société où les livres sont les ennemis et sont donc brûlés en conséquence, Montag, pompier (donc son métier c'est de brûler les livres, quoi) commence à douter de cette société pire qu'aseptisée. Le bouquin se divise en trois phases : Montag commence à se poser des questions, Montag essaye de monter une résistance, et Montag agit. Bon de toute façon vous n'avez pas besoin de moi pour l'histoire, elle est quand même assez connue.
Oui alors c'est sûr la société mise en place est vraiment effrayante. Etrange, angoissante, froide, nue. Les individus n'ont plus aucun rapport les uns avec les autres, ou du moins le peu de rapport qu'ils ont est froid, convenu (Montag connaît à peine sa propre femme !). La recherche du bonheur, ou même la recherche de rien du tout, l'errance, les plaisirs simples comme une balade nocturne est mal vue. Toute action menée doit être nécessaire, pensée, chronométrée. La rêverie, le questionnement, sont autant de motifs qui peuvent valoir votre mort imminente par le feu. On s'enferme dans une bulle, dans le carcan de son existence dénuée de sens, on s'abrutit avec les mêmes choses répétitives (la famille imaginaire sur l'écran du salon, assez effrayant). C'est vrai que cette société imaginaire est plutôt bien imaginée, et efficace.
Cependant j'ai plusieurs reproches à faire. (Une fois encore, j'ai conscience que ce livre est considéré comme un chef d'oeuvre terrible et je pense que je serai seule sur ce coup là, mais bon.) Le livre est trop court. Et du fait de sa longueur il va droit au but, et suit trop le schéma typique « les héros prend conscience de l'absurdité du monde dans lequel il vit, hésite, tente de faire quelque chose, et finit par faire vraiment quelque chose », j'ai trouvé ça trop linéaire, mais en même temps est-ce que la longueur est vraiment en jeu ? Je viens de regarder, Le meilleur des mondes que j'avais lu il y a un certain temps fait environ 200 pages aussi, et pourtant il me semble terriblement plus fouillé et complet. Je pense qu'il y avait peut-être moyen d'enrichir cette société tellement angoissante, on la décrit finalement assez peu je trouve. Peut-être qu'avec d'autres protagonistes l'histoire aurait été plus riche également, j'ai l'impression qu'on reste coincé sur Montag pendant tout le livre, qui est assez banal en fait. Je trouve que ce livre avait énormément de potentiel mais il aurait pu être tellement mieux si il était plus développé, plus fouillé... Après peut-être qu'il a eu tellement de succès grâce à l'idée qu'il développait, qui était sûrement plus novatrice et frappante à l'époque que maintenant, justement en le lisant je n'ai pas pu m'empêcher de faire constamment le parallèle avec Le meilleur des mondes, que je trouve bien plus complexe. C'est ça, j'ai trouvé qu'il était trop simple, la progression du personnage est assez évidente... Je n'ai pas eu de coup de cœur particulier pour l'écriture de Bradbury non plus : il y a vers le début du livre quelques paragraphes qui m'ont semblé incompréhensibles, de par la façon dont ils étaient tournés... L'écriture est soit très épurée soit étrangement prise de tête, bref j'ai pas trop accroché...
Je ne trouve pas grand chose d'autre à dire, de toute façon ce livre est un classique donc je vous conseille quand même de le lire, parce qu'un peu de culture générale ne fait jamais de mal, et qu'il est fort probable qu'il vous plaise puisqu'apparemment il plaît à tout le monde sauf moi (rire). Et de plus il se lit vraiment rapidement, est fluide et limpide, donc même si vous trouvez comme moi qu'il ne casse pas des briques, vous n'en avez pas pour trop longtemps. Je n'ai absolument pas détesté ce livre, j'ai juste été déçue parce que je m'attendais carrément à un chef d'oeuvre et au final je l'ai trouvé... plutôt ordinaire. Je pense qu'il sortira vite de ma mémoire (ce qui ne correspond pas vraiment à un coup de cœur, on est d'accord), même si je ne regrette pas de l'avoir lu, tout livre est un minimum enrichissant (à part les grosses daubes, bien entendu). Bref (oui, l'article était bref, c'est le cas de le dire), bonne soirée !